Présentation de la chorale
C’est en 1994 que des Grenoblois décidèrent de monter une chorale yiddish. Ils voulaient préserver un trésor enfoui : les chants yiddish souvent entendus dans leur enfance. Le yiddish était la langue parlée par les Juifs d’Europe Centrale et d’Europe de l’Est, c’est à dire par plus de 10 millions de personnes avant la deuxième guerre mondiale. Ces Grenoblois ont voulu que l’on entende encore les textes et les musiques d’une tradition qui risquait de se perdre en les sauvant de l’oubli. Fonder une chorale était un pari audacieux, mais un pari qui allait réussir.
Il y eut d’abord un parrain : Jean Golgevit qui dirigeait alors deux chorales juives en France : une à Paris et une à Montpellier. Mais il a fallu surtout trouver un chef de chœur grenoblois intéressé par la musique yiddish pour que ce projet puisse vivre. Ydi Amin Markowicz, est un chef de choeur non conventionnel. C’est un biologiste doublé d’un excellent musicien. Il chante depuis toujours et a déjà monté et dirigé plusieurs chorales. On avait trouvé en lui plus qu’un chef : une sensibilité unique, une compréhension étonnante qui a su transfigurer un groupe de chanteurs souvent inexpérimentés en une chorale fervente.
La chorale est une chorale juive…au sens large. Si au début elle ne chantait que des chants yiddish, au fur et à mesure de l’arrivée de nouveaux choristes, elle a puisé aussi dans les trésors de la musique judéo-espagnole et plus généralement dans ceux de la musique du bassin méditerranéen. Maintenant elle chante en yiddish, mais aussi en judéo-espagnol, en hébreu, en italien et même en français. C’est donc un large répertoire de musiques juives qu’interprète la chorale, où Juifs et non Juifs se retrouvent côte à côte pour chanter à 4 voix.
Ce répertoire est le reflet de la vie des populations juives qui, éparpillées par les soubresauts de l’histoire, se sont imprégnées des musiques et des traditions des pays où elles s’étaient établies, tout en conservant leurs particularismes. Musiques sacrées chantées dans les synagogues, elles attestent de la foi des Juifs, mais aussi, dans une certaine mesure, de l’influence des musiques d’églises chantées en leur temps. Musiques populaires chantées dans les rues et dans les maisons, elles nous parlent d’amour mais aussi de la vie de tous les jours, du travail et des fêtes, de l'enfance et de la vieillesse, des petites joies quotidiennes ou des tragédies les plus sombres de notre histoire
Choir’s presentation
In 1994 a group of people from Grenoble decided to create a Yiddish choir. They wished to preserve a buried treasure: Yiddish songs, often heard during their childhood. Yiddish was the language spoken by Jews in Central and Eastern Europe, in other words by more than 10 million people before World War II. These people wanted to hear again and to save from oblivion those texts and music which were in danger of being lost. To found a choir was a risky bet, but one that succeeded.
There was first a sponsor: Jean Golgevit who at that time directed two Jewish choirs in France: one in Paris and another in Montpellier. However, most importantly, to ensure the project’s success, a choir master in Grenoble interested in Yiddish music had to be found. Ydi Amin Markowicz is a non conventional choir master. He is a biologist, and, at the same time, an excellent musician. He has been singing ever since he can remember and has already created and directed several choirs. In him the group was to find more than a master, but also a unique sensitivity and an astonishing understanding, which was to transform a group of often inexperienced singers into an ardent choir.
The choir is a Jewish choir, but in the broad sense of the word… While at the start it sang only Yiddish songs, with the arrival of new choir members, it began to draw also from the treasure trove of Judeo-Spanish music and, more generally, from that of the Mediterranean basin. Today, the choir sings in Yiddish, but also in Judeo-Spanish, Hebrew, Italian and even French. Thus, in the choir, Jews and non-Jews sing together 4-voice songs drawn from a large repertoire.
This repertoire is the memory of the lives of Jewish populations which, scattered by the upheavals of history, have never forgotten the music and traditions of the lands in which they dwelt, while still preserving their own special features. Holy music sung in synagogues, they testify to the Jews’ faith, but also, to some extent, to the influence of the church music sung in these times. Popular music sung in the streets and in homes, they speak of love, but also of everyday life: of work and festivities, of childhood and old age, of the little joys of life or the darker tragedies of our history.